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Les diverses tribulations et pérégrinations de Sofia

Caution, le blog que vous vous apprêtez à lire emploie un langage parfois cru, morne et insipide, et risque de vous faire perdre un temps considérable. Avant de vous engager plus loin, soyez sûr de votre décision.

Pourquoi l’Homme a tant besoin d’identité ou comment les post-its sont devenus indispensables

Publié le 15 Novembre 2014 par Sofia

Classé, ordonné, rangé, trié, séparé, placé : tout doit être en ordre. Dans une sorte de maniaquerie poussée à l’extrême puisqu’appliquée à l’esprit, les gens rangent les individus rencontrés dans des boîtes étiquetées d’un adjectif censé les définir pleinement. D’où vient ce besoin, cette nécessité, cette obligation, ce but que l’on se fixe soi-même sans en être conscient ? Et surtout, vers où va-t-il ? La première question, je ne peux y répondre, et ne le veux pas non plus : expliquer reviendrait à justifier les pensées de ces décérébrés. La seconde je sais, on fonce vers le « retourne dans ton pays ». Ah non merde, j’oubliais, on y est déjà. Cette constatation est effrayante. Pourquoi ce besoin d’identité ? Non, plutôt : pourquoi se définir par un nombre fini de mots figurant dans le dictionnaire ? Les personnes jugées les plus intéressantes sont pourtant les plus insaisissables… Effrayant disais-je non car ils se définissent avec des mots – il n’y a aucun problème à faire cela – mais car ils définissent les autres individus avec des mots dont ils ignorent la définition.

La sédentarité ne s’est pas contentée d’apporter les kilos en trop. Non, elle a procédé par échange : en retour, elle a pris avec elle le nomade de cœur qu’était l’homme du commencement. « Dieu donne d’une main et reprend de l’autre », même les religieux le savent pertinemment.

J’aurais pu faire éclore une marguerite d’espoir en moi grâce à un professeur, mais c’était sans compter les politiques. Le soir venu, je visionne des vidéos sur mon ordinateur. Je clique sur celle où Nicolas Sarkozy a souligné, surligné les racines chrétiennes de l’Europe, de la France. Et bien je me demande ce que regarde le poète : les racines, ou la cime des arbres ? Je me demande également si le biologiste ne s’intéresse qu’aux racines de ce même arbre et qu’il se contrefiche de la cime qui ne serait en vérité qu’un objet décoratif ou s’il le voit comme un tout indéfectible. Je me demande enfin si cet arbre pense que ses feuilles ne sont que des excroissances comme Cyrano pensait que son nez n’était qu’une protubérance monstrueuse. Pompeux comme résumé de l’histoire de l’Europe, de la France. Pompeux pour ne pas dire « pompant », vous l’aurez compris.

***

Plus rien n’est important. C’est officiel, je suis maintenant une coquille vide. Je me laisse porter au gré des rafales de mon cœur, espérant qu’ainsi je m’échouerai sur une plage paisible. Je m’abandonne à mes jambes, les seules à pouvoir fonctionner encore un peu. Les mois passent, je vais à la plage durant les vacances, je suis heureuse. Je suis consciente que ce n’est qu’un bonheur factice, qui ne durera pas, qui se détruira bientôt. Dans l’eau glacée de la mer Méditerranée, je ne pouvais tout de même pas penser que ça se finirait aussi tôt et de manière aussi abrupte.

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